5 JANVIER 1958- 5 JANVIER 2019
61 ANS
TÉMOIGNAGE DE LOUIS RIMPEL, FILS DE LA JOURNALISTE YVONNE HAKIM RIMPEL, DÉCÉDÉE AU TEXAS.
Après la tragédie, Yvonne Hakim Rimpel s’est tue pour toujours. Cinquante six ans après son fils, Louis, témoigne :
« Ce 5 Janvier 1958, je ne dormais pas. Un individu grimpa au haut de l'escalier et essaya de calmer tout le monde dans la maison où régnait une atmosphère de panique. Cet homme portait une chemise multicolore, rouge jaune et orange, un genre de vêtement de plage. Je n’ai pas regardé son pantalon ; mes yeux étaient fixés sur son visage et cette chemise que j’ai revue sur lui plus tard, il était alors à moto. Mes sœurs dans la rue hurlaient des injures à ces cagoulards qui emmenaient notre mère et la forcèrent dans leur voiture. Ils s'en allèrent avec elle... et ce n'est qu’au lever du jour que j'ai pu constater que mes sœurs avaient été battues et avaient des visages bien abîmés. Pendant des années, quand je revenais en vacances, je demandais à maman les noms de ses tortionnaires, elle a toujours refusé de me répondre, souhaitant au contraire que je tourne la page. Je dois donc respecter son souhait. Maman était avant-gardiste, beaucoup plus qu'on ne l'ait imaginé. Elle rejetait les injustices faites aux femmes et fit tout pour rectifier ces erreurs. Elle se battit pour que les femmes obtiennent le droit de vote... et elles l'eurent. Pour qu'elles puissent pratiquer les professions de leurs choix, tout en étant des femmes et mères dévouées... et elles le firent. Elle inculqua à ses enfants et à ses voisins ce besoin de combattre l'analphabétisme en transformant leurs garages, après 6hpm, en école du soir pour employés de maison. Elle voulait que toutes les femmes aient la chance de s’épanouir dans le choix qu'elles feraient pour leur destinée. »